La Fédération Européenne de Krav Maga


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Créée en 1997 par Richard DOUIEB délégué par Imi LICHTENFELD, la Fédération Européenne de Krav Maga compte aujourd’hui près de 15000 licenciés dans 10 pays, ce qui fait d’elle la première fédération en nombre de licenciés.

Code Moral de la FEKM

En tant qu’adhérent de la FEKM, je m’engage à respecter la charte de conduite suivante :

  • Je ferai preuve d’honnêteté, de non-agressivité, d’humilité, de respect du règlement de nos statuts, de notre règlement intérieur, des instructeurs et de nos partenaires. 
  • En outre, je m’engage à n’utiliser les techniques de Krav Maga exclusivement que pendant les cours ou dans le seul but de défendre mon intégrité physique et celle de mes proches.
  • Je devrai également contribuer à instaurer un climat d’amitié, de simplicité et de convivialité.
Richard DOUIEB, représentant officiel du Krav Maga en Europe

Né en 1956 à Jérusalem, Richard a grandi en France. Jeune, il pratique assidûment la natation et la gymnastique puis à l’armée en Israël, il découvre le Krav Maga. Il passe son diplôme d’instructeur militaire avec Imi Lichtenfeld. De retour en France, il pratique différentes disciplines: Ju-Jitsu (ceinture noire), Boxe Thaïlandaise puis Boxe Américaine où il obtient un titre de champion de France en 1983 et 1984. Après avoir passé son brevet d’état de Krav Maga, Richard se consacre uniquement à l’enseignement de cette discipline. Délégué par le fondateur Imi Lichtenfeld, il est à l’origine du développement du Krav Maga en Europe.

  • 6° Dan de Krav Maga FEKM et FFKDA (Fédération Française de Karaté et Disciplines Associées)
  • Président de la Fédération Européenne de Krav Maga
  • Président de la Commission Krav Maga au sein de la FFKDA 
  • Moniteur militaire et civil israélien de Krav Maga
  • Formateur des enseignants de sports de combat du GIGN en self défense, pendant plus de douze années
  • Ancien professionnel de la sécurité
  • Entraîneur de plusieurs unités d’élite militaires et de police en France et à l’étranger

“… Le Krav Maga est un Art Martial complet et en tant que tel on est obligé d’y retrouver des techniques inhérentes ailleurs. Ce qui fait notre originalité ce ne sont pas ces techniques mais la manière de les utiliser et surtout le moyen dans la pratique de réduire les risques à leur minimum. Le Krav Maga n’est pas un Art Martial en plus. Si deux pratiquants utilisent un même coup de poing ou de pied ou un même dégagement d’étranglement, je peux discerner lequel des deux pratique notre discipline. Je m’insurge contre quelques véritables enseignants d’un niveau moyen, dont le travail prioritaire est de former d’autres enseignants en quelques jours, et bien sûr pas très bien mais en tout cas pour très cher, sur lesquels ils règneront sans partage, sans convivialité, et avec une déontologie qui ferait rougir de honte mon maître Imi dont ils se réclament pourtant… J’ajouterais que le motif de ma colère ne vient pas de l’inquiétude que je pourrais avoir sur le développement de la FEKM qui ne craint rien de ces éléments négligeables, mais plutôt du tort que ces faux enseignants procurent à leurs quelques élèves qui sont venus se ranger de toute bonne foi sous la responsabilité de ces irresponsables prêts à les abuser pour assouvir leur petit besoin de pouvoir… Quelques éclaircissements concernant l’historique… En 1988, Imi a estimé que j’avais le niveau requis après 15 ans de pratique de Krav Maga pour le représenter en Europe. Il me nomma son représentant, lettre officielle à l’appui. A l’époque, il n’existait qu’une seule association en Israël, excepté celles de Daren Levine et d’Eli Aviczar (respectivement créées en 1983 et 1984). En 1994, Eyal Yanilov crée son association, l’IKMF. Je suis pour ma part resté avec mon Maître jusqu’à sa mort en suivant son enseignement pendant 24 ans. La richesse d’Imi était telle que, durant toute cette période, j’avais sans cesse des choses à apprendre. Ma rencontre avec lui a été une providence tant sur le plan technique qu’humain.” R. DOUIEB

Comme dans beaucoup d’arts martiaux et sports de combat, un système de ceintures de couleur détermine le niveau technique des pratiquants. Un débutant commence son apprentissage et s’il fait preuve de régularité il pourra se présenter aux examens de grades, en général une ceinture par année. Bien sur il n’y a aucune obligation de passer une ceinture, l’élève est libre de choisir si cela l’intéresse ou non et cela ne l’empêche pas de suivre le cursus normal, année après année.

Accéder au programme des ceintures

 

Le Fondateur du Krav Maga


Imi Lichtenfeld, fondateur du Krav Maga, est né en 1910 à Bratislava, en Tchécoslovaquie. Inspiré et encouragé par son père Samuel, ancien acrobate de cirque et lutteur, professeur d’éducation physique, détective et instructeur en chef de la Police Départementale, reconnu pour son enseignement de la self-défense mais aussi pour ses nombreuses arrestations, Imi pratiqua de nombreux sports. Il se concentrera finalement sur la gymnastique, la lutte et la boxe, participant activement pendant dix ans à un grand nombre de compétitions, dont il sortit souvent victorieux, principalement en lutte.

Les Principes d’Imi Lichtenfeld

Le système du Krav Maga développé par Imi est fondé sur des valeurs morales et humaines, qui soulignent l’importance de l’intégrité, de l’humilité et du respect d’autrui.

“L’essence même du Krav Maga […] repose sur plusieurs principes :

Premièrement, c’est un principe de prévention assez général, éviter de se retrouver dans une situation dangereuse, par exemple si l’on fait de l’auto stop, éviter les individus peu engageants, éviter de traverser à pied un quartier dangereux de la ville;
Deuxièmement, le Krav Maga est basé sur des réflexes naturels du corps humain;
Troisièmement, se défendre et attaquer par la voie la plus courte et depuis la position où l’on se trouve, en privilégiant le minimum de prise de risque pour soi-même;
Quatrièmement, en fonction de la situation et selon le besoin, en fonction du danger que représente l’adversaire, essayer de décourager celui-ci en parlant;
Cinquièmement, on utilise les points sensibles du corps humain (yeux, gorge…) pour atteindre ou maîtriser l’adversaire;
Sixièmement, essayer d’utiliser tous les objets à sa portée, puis les armes naturelles du corps;
Septièmement, principe le plus réaliste, pas de loi, aucune limitation sur le plan des techniques, pas d’interdits, tous les coups sont permis.”

“Maîtrisez si bien la self-défense que vous n’aurez jamais à tuer qui que ce soit.”

Karaté Bushido n°195 – Octobre 1992

Hommage à Imi Lichtenfeld

Imi Lichtenfeld est décédé le 8 janvier 1998. Le Krav Maga est désormais orphelin de son créateur, et la tâche nous incombe de perpétuer son enseignement, son enrichissement et surtout l’esprit de son fondateur.

“Que dire de la perte d’Imi, si ce n’est le regret que chacun de nos pratiquants n’ait pu connaître cet homme d’exception. Ce regret d’autant plus grand que le fondateur du Krav-Maga, ayant crée une discipline martiale réputée aussi redoutable, recelait une personnalité forte – mais on aurait pu s’en douter – et surtout une gentillesse et une humanité difficilement égalable.
Paradoxe, me direz-vous. Mais est-ce bien sûr ? Est-ce que la recherche du mouvement le plus juste, le plus dénué de fioritures n’amène pas forcément l’esprit de son auteur à une clarté exempte d’émotions négatives ? A moins que ce ne soit le contraire, et que l’esprit exceptionnellement clair d’Imi ne lui ait permis de concevoir cette méthode implacable de logique qu’est le Krav Maga.
Pour le rôle d’enseignants qui est le nôtre, je veux bien croire que ce processus marche dans les deux sens, nous donnant une petite utilité dans l’évolution psychologique et spirituelle des pratiquants sous notre responsabilité.
Imi n’est plus, mais tant que nous cultiverons ce paradoxe d’efficacité dans l’enseignement du Krav Maga et d’humanité au delà des techniques, une partie de son esprit et de sa bienveillance continuera à vivre en nous.”

Richard DOUIEB, Président de la FEKM

Biographie

En 1928, Imi gagne le championnat de lutte de la jeunesse Slovaque
En 1929, Imi gagne le même championnat de lutte mais chez les adultes et dans deux catégories de poids différentes, ainsi que le championnat national de boxe et une compétition internationale de gymnastique
En 1935, une côte cassée pendant un entraînement juste avant une compétition en Palestine l’empêche d’y participer. De cet événement il va tirer un principe de sécurité dans la pratique, contraire à l’attitude qui consiste à gagner à tout prix: «En premier, ne sois pas blessé».
De 1936 à 1940, Imi se consacre plutôt à la lutte. Il entraîne, pratique et gagne une douzaine de médailles et de prix. Il est considéré comme un des meilleurs lutteurs européens. Parallèlement, il pratique aussi l’acrobatie et s’investit dans les arts dramatiques. Il enseigne la gymnastique à une des meilleures troupes de théâtre de Tchécoslovaquie et joue dans plusieurs productions. Durant cette période, Imi participe à d’innombrables affrontements et combats de rue contre des agresseurs anti-sémites seul ou en groupe. Avec la montée du fascisme et de l’anti-sémitisme, les nazis se répandent en Slovaquie et les juifs sont violemment agressés. Imi organise un groupe de jeunes juifs issus pour la plupart de la boxe, de la lutte ou de la musculation pour contrer les émeutes et empêcher les bandes anti-sémites de pénétrer dans le quartier juif. Il prend ainsi part à de nombreuses bagarres, qui aiguisent sa prise de conscience sur les différences entre les combats de rue et les compétitions sportives. Les premiers principes du Krav-Maga étaient nés:

  • Utiliser les réflexes, le mouvement naturel
  • Attaque et défense simultanées
  • Retrouver ses moyens après un coup

En 1940, Imi est devenu un problème pour les autorités locales devenues fascistes et il doit quitter sa maison, sa famille et ses amis. Il s’embarque dans le dernier navire immigrant qui réussit à échapper aux nazis. Il s’agit d’un ancien bateau de rivière appelé le Pentcho, reconverti au transport de centaines de réfugiés d’Europe centrale vers la terre promise Israël (Palestine). L’odyssée d’Imi à bord du bateau est remplie d’épisodes émouvants et dure deux ans. Dans le Delta de la Roumanie, le bateau est placé en quarantaine pour tenter d’affamer les passagers. Plusieurs fois, Imi doit se jeter à l’eau pour sauver des passagers tombés ou pour récupérer des sacs de nourriture, mettant sa vie en danger. En sauvant un enfant de la noyade, il attrape une infection de l’oreille qui manque de lui coûter la vie. Le bateau n’est pas détruit qu’en raison de son fond plat qui lui évite de sauter sur les mines. Plus tard, la chaudière du bateau explose, il s’échoue vers une île grecque (Kamilanisi). Imi et quatre de ses amis prennent une chaloupe et vont vers la Crète pour demander de l’aide. Préférant ignorer l’infection de son oreille et les contestations de ses amis, Imi refuse d’abandonner les rames pendant une journée entière. Mais en dépit de leurs efforts héroïques, les vents violents font chavirer leur chaloupe et ils n’atteignent jamais la Crète. Le matin du 5ème jour, un navire de guerre anglais récupère les 5 survivants et les amène à Alexandrie en Egypte. Imi, très mal en point, subit plusieurs opérations à l’hôpital. Il est alors proche de la mort et les docteurs ont peu d’espoir pour sa guérison. Le chirurgien réussit à lui sauver la vie. Après avoir récupéré, Imi rejoint la légion Tchèque commandée alors par l’armée britannique. Il sert en différents points du moyen orient pendant un an et demi puis reçoit un permis d’entrée pour Israël (Palestine).
En 1942, des amis de Imi le présentent au Général Sadeh, Général de la Hagana (pré-IDF = Israeli Defensives Forces. Hagana = force armée créée en 1920 pour organiser une défense des juifs en Palestine) qui l’accepte immédiatement dans l’organisation au regard de ses talents de combattant au corps à corps.
En 1944, Imi commence à entraîner les combattants israéliens. Il entraîne plusieurs unités d’élites de la Hagana: Palmach (unités de combat créés en 1941 et qui vont bénéficier des connaissances acquises par tous les juifs engagés dans WWII pour les Britanniques), Palyam (commandos marines) ainsi que des officiers de polices. Il leur enseigne la condition physique pour le combat, le dépassement des obstacles individuels, les tactiques de baïonnettes, les attaques de sentinelles, le combat au corps à corps sans arme (Krav Maga en hébreu), la natation, le combat au couteau, le bâton.
En 1948, avec la naissance de l’état d’Israël et de l’IDF, Imi devient instructeur en chef en éducation physique et en Krav Maga pour l’armée. Il sert l’IDF pendant 20 ans affinant et développant sa méthode de self défense unique. Imi a entraîné personnellement les meilleurs combattants des unités d’élites d’Israël, formé de nombreuses générations d’instructeurs de Krav Maga et gagné ainsi la reconnaissance des plus hauts gradés de l’armée. Plus tard, le ministère de l’éducation lui donne la reconnaissance d’état pour l’enseignement du Krav Maga aux civils. Le Krav Maga a du répondre aux besoins variés de l’IDF. Il devait être facile à apprendre et à appliquer, de telle sorte qu’un soldat, un employé de bureau ou un combattant d’unité d’élite puisse obtenir l’efficacité requise dans la plus petite période d’apprentissage et aussi que les techniques puissent être appliquées malgré un stress intense.
Au début des années 60, alors qu’il entraîne une unité de gardes de la Police Royal en Ethiopie, Imi réalise qu’un des élèves essaye vraiment de le blesser alors qu’il montre une défense contre une attaque à la baïonnette. A l’attaque suivante, Imi le frappe très durement et le met hors de combat. Cet incident le fait réfléchir sur l’attitude à transmettre aux élèves pour s’entraîner dans de bonnes conditions et prévenir les blessures: «N’essayez pas de prouver qui vous êtes».
En 1964, après s’être retiré de l’IDF, Imi commence à adapter le Krav Maga aux besoins civils. La méthode est adaptée pour convenir à tout le monde : hommes et femmes, jeunes et adultes, tous ceux qui auraient besoin de survivre à une attaque avec un minimum de risque et de dommages. Pour répandre sa méthode : Imi établit 2 centres d’entraînement à Tel Aviv et Netanya, sa ville de résidence, qui devient un centre pour les pratiquants de Krav Maga. Il adopte le système de ceinture pour structurer le Krav Maga et assurer une progression rapide en toute sécurité. Pendant ce temps, il continue à servir comme consultant et instructeur de Krav Maga pour l’IDF et d’autres forces de sécurité.
En 1972, première formation d’instructeur destinée aux civils à l’institut Wingate. Dès lors la méthode se répand auprès de nombreux civils.
En 1978, Imi crée l’Israeli Krav Maga Association pour étendre la méthode et transmettre ses valeurs. Il en restera le président jusqu’à la fin de sa vie.
En 1981, le Krav Maga commence à se développer dans le monde.
Jusqu’à ses derniers jours, Imi continue à développer les techniques de Krav Maga et ses concepts. Il supervisait personnellement les plus hauts gradés du Krav Maga et passait du temps avec les instructeurs. Imi contrôlait les progrès et les réussites de ses élèves, les captivant avec sa personnalité unique et son sens de l’humour prononcé et leur transmettant ses connaissances.
Le 8 Janvier 1998, Imi est mort à l’âge de 87 ans, gardant l’esprit fort même dans ses derniers moments.

Merci à Steve SCHMITT, Krav Maga Lyon, pour ses recherches.